Journée de l’énergie : la résilience de SONATRACH et les défis du futur mis en avant
18 Décembre 2018
La résilience de Sonatrach durant ses 55 ans d’existence et les défis du futur ont été mis, mardi à Alger, en évidence lors de la 23éme journée de l’énergie.
Lors de cette journée, organisée habituellement le 16 avril de chaque année à l’occasion de Youm el Ilm, mais avancée, cette fois-ci au 18 décembre courant, pour qu’elle coïncide avec le 55ème anniversaire de la création de Sonatrach, l’accent a été ainsi mis d’abord sur les acquis ensuite sur les ambitions de cette compagnie nationale, créée le 31 décembre 1963.A ce titre, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a souligné le rôle stratégique du groupe Sonatrach, dans le développement économique du pays et dans la garantie de sa sécurité d’approvisionnement énergétique.
« Sonatrach a été et est toujours la locomotive de l’économie nationale », a indiqué M. Guitouni, dans un discours lu par son chef de cabinet, Zoubir Djouabri. Pour exprimer l’importance de cette compagnie nationale, il a ainsi mis l’accent sur les caractéristiques du groupe qui a pu résister aux différents chocs. Guitouni a ainsi rappelé que la compagnie nationale des hydrocarbures était dotée de plus de 100 filiales et participations (en national et en international) et employait environ 200.000 effectifs.
Concernant le chiffre d’affaires moyen annuel à l’export réalisé sur les cinq dernières années, il avait été de 43,2 milliards de dollars/an, alors que le chiffre d’affaires moyen global annuel avait été évalué à 4.560 milliards de DA, sur la même période. Quant à la fiscalité pétrolière moyenne annuelle versée au Trésor, elle s’était établie à 2.550 milliards de DA durant les cinq dernières années.
Pour ce qui est du volume des investissements de Sonatrach, il était de l’ordre de dix (10) milliards de dollars en moyenne par an.Évoquant les projets concrétisés par le groupe, le ministre a cité la réalisation de 34 canalisations totalisant environ 20.000 km, de 82 stations de pompage et de compression équipées de 372 machines et de 127 bacs de stockage de pétrole et de condensat. M.Guitouni a également cité les trois (3) gazoducs à l’international: GEM vers l’Italie, GPDF vers l’Espagne (via le Maroc) et Medgaz vers l’Espagne.
Selon le ministre, ce ne sont là que quelques chiffres qui font de la Sonatrach, « la première compagnie en Algérie » et son patrimoine industriel un « acquis » et une « fierté » pour la Nation.
Abordant les ambitions du groupe sur le moyen terme (2020-2030), le premier responsable du secteur a fait le point sur le développement du gaz de schiste, l’exploitation des hydrocarbures en Offshore et la promotion des énergies renouvelables, notamment le solaire.Guitouni a également mis l’accent sur l’apport de Sonatrach dans le développement socio-économique du pays, notamment en termes d’emplois.
Pour sa part, la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fatma ZohraZerouati a mis en avant le rôle important de Sonatrach dans le développement du pays. « Sonatrach est devenue aujourd’hui une entreprise de renommée mondiale et reste toujours la fierté de l’Algérie », a indiqué M. Zerouati. Aujourd’hui,a-t-elle poursuivi, « le groupe se doit de se projeter dans le futur, afin de relever les nombreux défis qui se présentent pour garantir la prospérité du pays ».
Selon elle, l’Algérie qui dispose d’importantes ressources énergétiques, devrait néanmoins, préparer sa transition énergétique, et ce, vers un modèle énergétique basée sur les énergies renouvelables (EnR).
Elle a rappelé à ce titre la stratégie tracée par son département ministériel à l’effet de répondre à la demande nationale en énergie et se positionner sur les marchés internationaux.
La ministre n’a pas manqué de souligner l’importance de la formation pour réussir la stratégie nationale visant la promotion des EnR.
« Outre la mise en place d’un cadre règlementaire, qui est une phase pilote et indispensable pour asseoir une stratégie nationale des EnR, l’autre facteur clé est sans nul doute, est la formation de la ressource humaine », a-t-elle souligné.
De son côté, le professeur Chems Eddine Chitour a souligné l’impératif pour Sonatrach de s’investir dans le renouvelable, à l’instar des grandes compagnies pétrolières telles que BP, Total, Exxon et Equinor.
Pour ce faire, il suggère la mise en place d’une stratégie consistant, chaque fois que cela est possible, « à vendre une calorie thermique (pétrole, gaz naturel) contre l’installation d’un kWh électrique d’origine renouvelable. »
Pour leur part, les étudiants et futurs ingénieurs de l’Ecole nationale polytechnique d’Alger (ENP), encadrés par le Pr Chitour, ont exposé leur vision du futur concernant l’avenir du pays dans le domaine de l’énergie.
Ils considèrent que l’ère du pétrole tend à diminuer dans le monde qui va vers les énergies vertes. Ainsi, il faut plutôt aller vers le renouvelable. L’Algérie doit également miser sur l’intelligence et la formation de qualité d’ingénieurs et de techniciens pour prendre en charge le développement durable, ont-ils mis l’accent. (APS)