Pour sa stratégie à l'horizon 2030 : Le groupe Sonatrach bien parti
13 septembre 2018
La Sonatrach passe vraiment à la vitesse supérieure en ce dernier tiers de l’année 2018 avec l’organisation des journées d’information sur “les opportunités d’investissement pour les entreprises algériennes”, qui se sont tenues du 9 au 10 septembre au Centre international des Conférences Abdelatif-Rahal, avec en conclusion la signature de deux conventions-cadres et cinq contrats avec des entreprises nationales publiques et privées.
Et cela se passe à la veille de la visite du ministre de l’Energie, qui est, justement, accompagné du P-DG du groupe Sonatrach à Tlemcen. Sur place, il y a eu le lancement des travaux d’extension du Gazoduc Pedro Duran Farell (GPDF) de Beni-Saf vers El Aricha. Et c’est l’occasion pour le P-DG de Sonatrach pour présenter la stratégie du groupe pétrolier national à l’horizon 2030. La signature d’une convention entre Sonatrach et le club de football WA Tlemcen, ainsi que des mises en service de projets d’alimentation de foyers en gaz naturel sont également dans l’agenda.
Ainsi, il est vraiment important de souligner ce geste très fort de la compagnie dans sa stratégie d’intégration nationale dans les industries pétrolières et gazières.
Concernant les conventions-cadres, il est utile de noter ce montant global de l’ordre de 36 millions DA. Ainsi, la première convention a été signée avec le groupe Imetal, pour la réalisation de prestations au profit des structures de Sonatrach et de ses filiales. La seconde convention-cadre a été signée avec Algérie télécom satellite (ATS), pour assurer à Sonatrach le service de location et les abonnements au système de géolocalisation et de gestion du parc roulant du groupe et de ses filiales.
D’autre part et concernant les contrats signés, on relève celui signé avec la société Alfapipe, qui fournira des tubes d’un diamètre de 48 pouces et d’une longueur totale de 203 km, pour le projet d’extension du Système de transport par canalisation GPDF (Pedro Durant Farrel).
Il y a aussi ce contrat signé avec le Groupement Cosider-Enac, portant sur la construction de gazoduc d’un diamètre de 48 pouces et d’une longueur de 197 km, pour le tronçon El Aricha – Beni Saf du projet d’extension du système de transport par canalisation GPDF.
Quant au troisième contrat, il a été signé avec l’Enie pour la fourniture de panneaux solaires pour les puits ordoviciens, faisant partie du projet de développement de champs ordoviciens.
Création d’une base de données des entreprises nationales sous-traitantes
Par ailleurs, des résultats de ces journées d’informaiton sur la Sonatrach, le groupe national des hydrocarbures compte bien créer une base de données comptant l’ensemble des entreprises nationales, publiques et privées, souhaitant sous-traiter pour la compagnie.
C’est ce qu’a d’ailleurs annoncé le P-dg du Groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour.
Cette base de données se formera au fur et à mesure que les entrepreneurs nationaux prennent attache avec la compagnie pétro-gazière, à travers une adresse-mail mise à leur disposition, a expliqué M. Ould Kaddour lors d’une conférence de presse.
En effet, lors de la deuxième journée de cette rencontre, une adresse mail : integrationnationale@sonatrach.dz , a été présentée aux participants. Elle a été mise en place spécialement pour recueillir les questions, doléances et besoins des opérateurs économiques et ce, en vue de renforcer l’interaction entre eux et le groupe pétro-gazier, au service du renforcement de l’intégration dans l’industrie pétrolière. Cette liaison permettra également à Sonatrach de conseiller, orienter et expliquer ses besoins à ces opérateurs pour les amener à perfectionner leurs offres de biens et/ou de services.
Suite à la constitution de cette base de données, une pré-qualification d’entreprises nationales aptes à fournir les équipements et les services nécessaires aux activités de la compagnie sera réalisée.
D’autres résultats de ces journées de Sonatrach
De plus, il faut noter la nouvelle procédure de passation des marchés devant permettre au groupe Sonatrach d’intégrer pleinement la promotion du contenu local dans ses projets, qui sera incessamment opérationnelle.
Lors de cette rencontre, les panelistes ont mis en évidence la priorité donnée par Sonatrach à la livraison, dans les délais, de ses commandes en termes d’équipements ou de réalisation d’installation.
Cette priorité impose, parfois, vu ses enjeux pour la compagnie et pour l’économie du pays dans sa globalité, le choix de fournisseurs étrangers au détriment des opérateurs nationaux que pourtant Sonatrach vise à encourager et avoir pour partenaires.
C’est dans ce sens, que les panelistes ont appelé les entrepreneurs présents parmi l’assistance à fournir plus d’efforts dans le sens du développement de leurs offres et leur efficacité.
Ainsi, le Directeur de l’activité production-exploration au niveau de Sonatrach, Rachid Hachichi a mis en exergue l’importance de la disponibilité de sous-traitants nationaux dans le domaine de l’amont pétrolier appelant les entrepreneurs à présenter, dans le cadre de la procédure des marchés publics, de “bonnes” offres techniques.
Mais il faut aussi noter que les entrepreneurs ont relevé le retard qu’accuse Sonatrach dans le paiement de ses factures, un retard dû, selon les panelistes à la masse de factures à régler par le service en charge de la tache au sein de la compagnie, celle-ci travaillant “avec le monde entier”.
A l’issue de la journée, la restitution des conclusions des différentes tables rondes tenues mardi a été présentée à l’assistance.
Ces conclusions comportent la nécessité de “changer les comportements et renforcer la communication avec les entreprises”.
Il est également ressorti de cette restitution, la nécessité de l’instauration de l’organisation en mode groupement d’entreprises et montage de sociétés-mixtes, ainsi que la nécessité de l’aboutissement des projets de développement par métiers ou par segments.
De même, il s’est avéré nécessaire, à l’issue des travaux de cette rencontre, que les entreprises nationales mènent des actions afin de prendre en charge la construction des équipements et des installations complexes à travers le mode groupement de société ou de partenariats.
Il s’est également avéré nécessaire que les fournisseurs nationaux livrent dans les délais leurs commandes à Sonatrach et que cette dernière ne tarde pas dans le règlement de ses factures pour ne pas “étouffer financièrement” les opérateurs nationaux et ce, entre autres recommandations.
Des chiffres encourageants de la Sonatrach
Pour montrer l’évolution du groupe Sonatrach, il y a lieu de rappeler les derniers chiffres d’affaires à l’exportation, annoncés à savoir celui de 16 milliards de dollars entre janvier et fin mai 2018 contre 14 milliards de dollars durant la même période de 2017. C’est ce qu’a d’ailleurs annoncé le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni qui a noté une hausse de 14,3%.
Concernant la fiscalité pétrolière, elle a atteint 1.190 milliards de dinars à fin mai 2018 contre 995 milliards de dinars durant la même période de 2017, en hausse de 20%, a précisé le ministre lors d’une Journée d’information sur le bilan énergétique national.
Evoquant l’activité d’exploration, le ministre a précisé que 17 nouvelles explorations ont été enregistrées à fin mai 2018 contre 14 à fin mai 2017, ce qui confortera les réserves en pétrole et en gaz.
De la stratégie Sonatrach 2030
Le Président-directeur général (Pdg) de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, a indiqué il y a un mois, à Béjaïa que la stratégie SH 2030 permettra au groupe pétrolier national de consolider sa place parmi les cinq grandes compagnies pétrolières mondiales.
“Cette nouvelle stratégie permettra à Sonatrach de passer à un autre cap dans son développement”, a soutenu M. Ould Kaddour qui s’exprimait lors de la présentation de la stratégie de développement du groupe à l’horizon 2030 (SH 2030), au siège de l’unité de transport par canalisation de la Société de Transport des Hydrocarbures (STH).
” Un saut réalisable grâce aux atouts dont dispose le groupe et à la capitalisation de ses potentialités humaines et le capital expérience acquis, mais qui, pour ce faire, nécessite une réforme sérieuse des ressources humaines du groupe. “
À ce propos, il a indiqué que “fondamentalement, l’année 2019 sera pour le groupe celle de la mise en œuvre du processus de réformes des ressources humaines avec l’adoption d’une stratégie plus importante et plus élaborée pour mieux gérer les intérêts du groupe”. Et toujours concernant le développement du groupe, le PDG de Sonatrach a évoqué la loi sur les hydrocarbures, dont la révision, a-t-il soutenu, “est plus qu’une nécessité”. “Nous vivons une phase de transition économique mondiale, marquée par la persistance et la récurrence des crises et nous devons anticiper les choses au risque d’être dépassés”, a-t-il argumenté, ajoutant qu'”une nouvelle loi qui protégera nos intérêts, ceux du groupe et du pays, s’impose comme un impératif”. (le Maghreb , le quotidien de l’économie)